Ascension du Kilimandjaro : conseils et interview pour atteindre le sommet

Réaliser l’ascension du Kilimandjaro s’il est bien un rêve à réaliser rapidement, c’est bien celui-là, pour avoir la chance d’atteindre la calotte glaciaire sommitale qui devrait disparaître d’ici 20 ans à cause du réchauffement climatique et de la déforestation. Situé dans le Nord-Est de la Tanzanie, le Kilimandjaro est constitué de 3 volcans éteints, dont le célèbre Pic Uhuru, point culminant de l’Afrique (5892m), convoité par tous les trekkeurs désireux d’atteindre le sommet du Kilimandjaro.

En attendant de réaliser à mon tour l’ascension, je laisse la parole à Céline (une autre !), qui a fêté ses 36 ans en Tanzanie, en mangeant du Pop Corn et en buvant une bière « Kilimandjaro »… après avoir réaliser la mythique ascension du Kili. Attirée par les montagnes depuis toujours, Céline aime aussi voyager et a eu un coup de cœur pour l’Afrique dans le cadre de missions humanitaires.

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Ascension du Kilimandjaro
Quelques infos avant de partir

• Formalités : passeport en cours de validité (non périmé avant 6 mois) et visa obligatoire,
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• Vaccins recommandés :
DTP, hépatite B, typhoïde, hépatite A , fièvre jaune, traitement antipaludique,
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Meilleure période : saison sèche, de mai-juin à septembre-octobre,
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• Comment y aller ?
vol direct depuis Paris. Durée ≈ 12h pour Dar es-Salaam
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• Décalage horaire :  + 1h en été, + 2h en hiver,
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• Kilimandjaro :
L’accompagnement par un guide local est obligatoire ainsi qu’un permis pour l’accès au parc. Les sentiers ne sont pas balisés.

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Ascension du Kilimandjaro
Interview et itinéraire

L’interview de Céline, le secret de la réussite !

Globetrekkeuse : Comment t’est venue l’idée de réaliser l’ascension du Kilimandjaro?
Céline : Après avoir réalisé l’ascension du Mont Blanc en septembre 2014, je me suis lancée le défi de faire des sommets « faisables » pour retrouver l’ivresse des sommets. Cette sensation d’ivresse se résume par l’envie d’aller toujours plus haut, malgré la peur de ne pas y arriver pendant l’ascension et l’effort pour arriver au sommet. La satisfaction à l’arrivée fait oublier toutes les difficultés, et bien vite, le regard se tourne vers d’autres sommets encore plus hauts à gravir, d’autres défis à relever. Cela devient une addiction, difficile à soigner.

Globetrekkeuse : Comment as-tu organisé ton voyage ainsi que l’ascension du Kilimandjaro ?
Céline : Je suis passée par l’UCPA, car j’ai eu une très bonne expérience avec eux pour faire l’ascension du Mont Blanc. Il y a un très bon encadrement sportif et toujours une très bonne ambiance. L’UCPA passe elle-même par une agence locale et le gros avantage, c’est que le guide tanzanien parlait très bien français. Franck travaille depuis 4 ans pour l’UCPA et il a un taux de réussite de 100% sur l’ascension 😉 .

Globetrekkeuse : Quel budget faut-il prévoir?
Céline : Pour 2 semaines en Tanzanie (avec safari et ascension), j’ai payé 3500€ en passant par l’UCPA.
Pour l’ascension du Kilimandjaro uniquement, il faut prévoir 1700€ par personne (avec guide et porteurs) et ajouter 700€ pour accéder au parc du Kilimandjaro, que ce soit avec une agence basée en France ou une agence locale.

Globetrekkeuse : Quelle était la composition de l’équipe pour cette ascension ?
Céline :
Nous sommes partis à 13 randonneurs avec 6 guides, 30 porteurs et 2 cuisiniers.
Les porteurs portaient chacun au maximum 20kg de bagage (hommes ou femmes). Ils sont pesés au départ pour vérifier ce poids et le répartir équitablement (sauf ceux qui font la montée pour la première fois, qui sont limités à 15kg pour tester leur résistance). Les porteurs emportent 6 jours de nourriture, nos sacs et duvets, les tentes pour dormir, manger et cuisiner, ainsi que tous les ustensiles de cuisine. Il n’y a aucune aide possible en cours de route. Un contrôle en début d’ascension permet de vérifier que les porteurs ont les vêtements et équipements appropriés (cape, gourde, frontale, vêtement chaud…).

ascension du kilimandjaro randonneurs

Globetrekkeuse : Comment s’est déroulée cette ascension du Kilimandjaro ?
Céline :
En général, on se levait à 7h du matin sauf le jour de l’ascension, où on s’est levé à minuit. Les cuisiniers sont très bien : nous avons eu des crêpes au petit déjeuner, des repas équilibrés et sportifs, et à chaque arrivée au campement, des boissons chaudes pour nous réconforter.
Nous avons réalisé l’ascension du Kilimandjaro en 6 jours par la voie Rongaï, aussi appelée « Nalemoru route » (itinéraire complet décrit dans la seconde partie de l’article).
Même si le temps a été très changeant durant les 6 jours, nous avons eu la chance de pouvoir passer le sommet par temps découvert avec un magnifique lever de soleil.

Globetrekkeuse : Avez-vous terminé l’ascension ? As-tu songé à abandonner ?
Céline :
On a tous terminés. Le guide a 100% de réussite avec les équipes UCPA. Il y a un très bon suivi par les guides, qui sont très professionnels.
Je n’ai jamais songé à abandonner car j’ai eu la chance de bien réagir à l’altitude. J’ai juste eu un gros « mal de tête ».

Globetrekkeuse : Peux-tu décrire le pire et le meilleur moment de cette ascension du Kilimandjaro ?
Céline : Pas de pire moment, juste des moments difficiles sous la pluie pendant les 3 premiers jours de l’ascension avec même un peu de neige au dernier camp de base. C’était compliqué de se réchauffer, mais heureusement à l’arrivée dans les camps, un thé et du pop-corn nous attendaient.
Le meilleur moment : l’arrivée sur la crête du Kilimandjaro avec le lever de soleil, une impression d’être tout petit et en même temps d’être grand.

ascension du kilimandjaro sommet

ascension du kilimandjaro lever soleil

Globetrekkeuse : Quelle condition physique faut-il avoir pour réussir ?
Céline :
Il ne faut pas avoir un niveau sportif exceptionnel, mais plutôt une bonne endurance. Je fais de la course à pied régulièrement (2 à 3 fois par semaine), qu’il est bon de compléter par une autre activité sportive. Le Kilimandjaro n’est pas techniquement difficile, par contre, il faut un mental d’enfer !

Globetrekkeuse : Tes conseils pour ceux qui veulent tenter l’ascension du Kilimandjaro ?
Céline :
Il faut avoir le mental, l’envie de réussir, et ne pas avoir envie de faire l’ascension en un temps record. Il faut boire beaucoup d’eau (3 à 5 litres par jour), puisée dans les rivières et purifiée grâce aux pastilles type « Micropur ».

Globetrekkeuse : Ton prochain trek ?
Céline : Mon prochain défi sera plus alpin : l’ascension de l’Aconcagua, point culminant de la Cordillère des Andes (6962m). Et pourquoi pas ensuite aller découvrir le Népal…

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L’itinéraire de Céline, par la Voie Rongaï

L’ascension du Kilimandjaro est possible par 7 voies officielles, les plus empruntées étant celles de Marangu et de Machame.
A savoir : le parc national ne permet pas toujours de choisir sa voie, pour éviter un afflux trop important de trekkeurs et protéger les sols de l’érosion. De plus, en fonction de la voie d’ascension, l’itinéraire de descente est imposée.

ascension du kilimandjaro carte

L’itinéraire présenté par Céline est une variante de la voie Rongaï, avec descente par la voie Maragu.

Etape 1 : Rongaï (1600 m) / camp de Cave 1 (2700 m).
3h de marche.
Beau temps et la chance de voir les 3 fameux sommets du Kilimandjaro : le Shira à l’ouest (3962 m), le Mawenzi à l’est (5149 m), le Kibo (pic Uhuru, 5892m).
Nuit sous tente en bivouac au camp de Cave 1, situé dans les bruyères.

Etape 2 : Cave 1 (2700 m) / Kikelewa Cave (3600 m)
5 à 6h de marche.
Ascension en pente douce à travers le moorlands (bruyères courtes) puis la végétation d’altitude (immortelles). Passage au dernier point d’eau.
Nuit, sous la pluie, au campement de Kikelewa Cave, situé près d’une ancienne coulée de lave et du lit d’une large rivière asséchée. Le moral est un peu dans les chaussettes, car nous constatons que la moitié de nos affaires sont mouillées à l’arrivée au camps.

Etape 3 : Kikelewa Cave (3600 m) / Mawenzi Tarn Hut (4330 m)
3 à 4h de marche.
Végétation semi désertique. La bruyère est partout, et le brouillard s’installe. La végétation va se faire de plus en plus rare. Installation du campement au pied du Mawzenzi. Le reste de la journée permet de s’acclimater à l’altitude et de découvrir les paysages lunaires qui nous entourent.
Nuit en bivouac, entre la pluie et le brouillard. Les toiles de tentes sont humides, heureusement, on a du Cointreau pour ajouter à notre thé !

Etape 4 : Mawenzi Tarn Hut (4330 m) / Kibo Hut (4750 m)
4 à 5h de marche.
Au milieu de paysages grandioses et désertiques, nous progressons lentement vers le refuge de Kibo Hut, avec une arrivée sous la neige. Tout le monde se pose des questions pour l’ascension qui va se dérouler dans la nuit : Aura-t-on le beau temps, pourra-t-on partir, est ce qu’on aura le mal des montagnes, est ce qu’on sera assez reposé ? Nous avons réussi à dormir vers 19h, car les 4 premiers jours, le guide nous a discrètement fait manger et dormir de plus en plus tôt…
Nuit en bivouac.

Etape 5 : Kibo Hut (4750 m) / Uhuru Peak (5895 m) / Horombo Hut (3720 m)
13h de marche !
Départ de très bonne heure (minuit). Récupération de la voie Marangu au niveau d’Hans Meyer Cave (5200 m). L’ascension est lente et raide, environ 6h jusqu’à Guilman’s point, situé sur la crête. On voit une longue file indienne de frontales, qui monte par la voie « Coca-cola », la voie la plus facile. Pleins de petits lucioles… Lever de soleil extraordinaire. Environ 1h30 pour atteindre le sommet.
On arrive à Uhuru Peak à 6h pour un premier groupe, 7h pour moi et 7h30 pour le dernier groupe. Voilà, c’est gagné !
Descente par la voie Marangu, grande descente en trace directe à travers les éboulis. Retour sur Kibo Hut pour un repas chaud. Traversée de la grande plaine (la “saddle”) pour rejoindre le refuge d’Horombot Hut (3720 m), situé parmi les séneçons géants et les lobélies.
Cette journée est la plus éprouvante.
On redescend ensuite sur le camp vers 10h pour prendre une collation, dormir 1h et ensuite repartir vers notre dernier campement à 3700m.

Etape 6 : Horombu Hut (3720 m), / Marangu (1550 m)
Descente à travers les moorlands puis la forêt dense. La végétation est plus importante de ce côté-ci de la montagne. Sortie par la porte Marangu où vous sera remis le diplôme de l’ascension.
Dîner de clôture et nuit à l’hôtel à Marangu.

Je ne sais pas vous… mais moi, j’ai franchement envie de m’envoler pour la Tanzanie et réaliser l’ascension du Kilimandjaro ! Alors, on part ensemble ?

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A retrouver également sur le blog
Ascension du Mont Blanc, 10 conseils pour atteindre le sommet
Trekking au Ladakh, 8 jours pas à pas

4 réponses

  1. Bonjour,
    j’ai lu avec beaucoup d’intérêt cette interview, ce n’est vraiment pas courant les trekkeurs qui font la route de Rongai.
    J’y étais en septembre par la voie Lemosho – Western Breach et nous n’avions pas eu une seule goutte de pluie (sauf un peu de neige à Crater Camp), je constate également qu’il y a plus de neige au sommet en février.

    1. Tes articles sur cette destination sont top, je ne peux qu’inciter les autres lecteurs passant par ici à aller voir tes photos !
      Merci pour ton message.

  2. Hello,
    nous avons reservés pour l’ascension en septembre 2023 via l’ucpa, ton article nous a mis en confiance donc merci et bravo pour la reussite de ton ascension.
    Tu es partie a quelle periode pour avoir de la pluie ?
    Au niveau du materiel que conseilles tu d’avoir absolument ?
    Ça ne fait pas trop blindé de touristes au sommet ?
    De combien par personne sont les pourboires a la fin a donner a peu pres ?
    Merciiii ,
    Helene

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